Déranger la défense

Une interprétation dérange la défense dans la mesure où elle vise le sujet de l’énonciation plus que ses énoncés, dans la mesure où elle fait apparaître le dire qui restait en silence dans les dits qui l’entourent ou le recouvrent. Une telle interprétation fait toujours résonner un signifiant dans le corps et devient inoubliable pour le sujet. Par ce biais, l’interprétation répond, non pas au sens, mais au non-sens : elle sépare et articule à la fois les dits du sujet à son dire, elle touche ce qui reste en silence de la jouissance dans le corps. Ainsi, l’interprétation qui dérange la défense suit la logique avec laquelle Lacan avait défini la pulsion comme « l’écho dans le corps du fait qu’il y a un dire[1] ». Quels témoignages pouvons-nous donner aujourd’hui de ces interprétations dans l’expérience analytique ?


[1] Lacan J., Le Séminaire, livre XXIII, Le Sinthome, texte établi par J.‑A. Miller, Paris, Seuil, 2005, p. 17.

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