Le corps de l’analyste – Interprétation et contrôle
Dans son cours du 9 mars 2011, « L’Un tout seul », Jacques-Alain Miller propose : « Et puis au-delà, on pourrait prendre appui sur un dit de Lacan dont on ferait un slogan : ‟L’analyste ne pense pas.” Dans son acte, il s’efface, il efface sa pensée, il retient sa volonté de penser, et reste sa présence, il doit être là.[1] »
Cet « il doit être là » vient en appui de ce qui paraît pourtant le contredire : « il s’efface, il efface sa pensée ». Ce qui fait le cœur du paradoxe du « être là » et « s’effacer », c’est : « dans son acte ».
Quels modes d’être là se font jour dans les cures ? Être là, c’est aussi une présence, en corps, comment tient-on compte de cela ? Du trop, du pas assez ? En regard, efface sa pensée éloigne la fonction du sens dans la séance, il s’agit alors de lire la séance, d’entendre l’énonciation, l’équivoque, la grammaire, la logique plus que l’articulation de sens. Il s’agit d’une autre logique. Là, la présence se fait résonance. Comment témoigner des effets de cette présence ?
[1] Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. L’Un-tout-seul », enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’université Paris 8, cours du 30 mars 2011, inédit.