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Réflexions sur la représentation

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Comme Jacques-Alain Miller nous l’enseigne, au cours du Séminaire XX Lacan dote d’un corps le sujet de l’inconscient. Lacan dit l’homme, car au contraire du sujet de l’inconscient qui n’a pas de corps, l’homme a un corps. Ce corps est parlant, mais ce n’est pas le corps qui parle. C’est l’homme qui parle avec son corps. Il se sert de son corps pour parler.

Conformément à la tradition religieuse et philosophique, le statut de l’image a été longtemps considéré comme inférieur à celui de la pensée, avec celui des idées et des symboles.

Ainsi, avec le platonisme d’abord, le cartésianisme ensuite, la pensée a dominé l’image telles les idées claires et nettes dominant les idées confuses et obscures.

Avec l’avènement de la science moderne, cette infériorité de l’image par rapport aux idées s’est retournée et l’image a pu accéder au statut de l’exactitude.

L’image est ainsi devenue égale aux idées pour sa valeur scientifique comme le montrent les réalisations de la technologie moderne.

Ce parcours à lui seul permet de saisir la progression de l’enseignement de Lacan qui va du platonisme, et du cartésianisme, avec la théorie du signifiant, avec la domination du symbolique sur l’imaginaire (Séminaires I à XI), jusqu’à la domination du réel avec le nœud borroméen, où figurent à égalité de consistance, le réel, le symbolique et l’imaginaire (Séminaire XX).

Rappel de la présence dans l’Eucharistie.

Parallèlement à cette évolution, on peut considérer une évolution semblable au niveau des religions monothéistes dans lesquelles le statut de la représentation de la présence réelle ou symbolique dans l’Eucharistie est central et différent selon chacune des traditions monothéistes.

Le statut de l’image, en particulier, est différent bien que, concernant Dieu, généralement déficitaire. Dieu n’étant pas représentable par l’image, celle-ci se trouve déficitaire par rapport aux autres modes de la représentation.

L’usage de l’image que font les trois religions monothéistes est, par exemple, essentiel pour les distinguer.

Les icônes, ces images saintes, occupent une place prépondérante dans l’épreuve du réalisme en religion.

À cet égard, la tradition orthodoxe avec l’icône de la Sainte Face du Christ exposée dans la cathédrale de Laon depuis le treizième siècle, a plaidé en faveur du réalisme de la foi chrétienne en un Dieu incarné par son fils.

La dialectique du visible et de l’invisible s’atteste avec les vertus miraculeuses de la Sainte Face du Christ pour la guérison des aveugles et des malvoyants comme les vertus de l’iconographie dans l’enseignement de l’Église durant le Moyen Âge chrétien.

Ceci accentue l’impuissance de la représentation langagière à dire la Chose, pas même sa signification, avec la différence entre signifiant et signifié, mais aussi à la dire avec le « il n’y a pas de rapport sexuel ».

C’est ici qu’il faut trouver le véritable tournant de Lacan, avec son dernier enseignement qui s’oriente de l’essentialisme d’Aristote et moins du sens platonicien.

La première partie de l’enseignement s’est en quelque sorte formalisée autour de l’Œdipe, centré sur la trinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Le dernier enseignement de Lacan décentre la psychanalyse du mystère de la Sainte Trinité pour celui de l’inconscient et du corps parlant avec la prise en compte des trois consistances que sont l’imaginaire, le symbolique et le réel.

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