Vouloir n’en rien savoir

L’inconscient, ce n’est pas que l’être pense, […] c’est que l’être, en parlant, jouisse, et […] ne veuille rien en savoir de plus.

Lacan J., Le Séminaire, livre XX « Encore » (1972-1973), texte établi par Jacques-Alain Miller, Paris, Seuil, 1975, p.95

 

C’est plus fort que nous, cette habitude de parler pour ne rien dire, de penser des idéaux universels, de s’identifier orgueilleusement, de jouir d’un objet en toc qui délivre une satisfaction en promo. Jouissances paradoxales qui évacuent soigneusement la vérité du sujet : le moi ne dit pas tout, le Je passe à l’égout.
L’inconscient est cette volonté radicale : Je n’en veux rien savoir. Rien savoir de quoi ? De la jouissance en plus, du féminin en soi, de la solitude, du hasard de la vie. C’est une jouissance tenace, impossible à liquider, il y aura toujours un reste.
Cependant, au cours d’une analyse, cette jouissance peut se réduire, être assumée par le sujet, et sa part irréductible se révéler nécessaire, goût profond.