« Plus nous sommes proches de la psychanalyse amusante,
plus c’est la véritable psychanalyse1. »
La séance d’analyse n’évoque pas spontanément la présence du comique. L’idée que certains se font du psychanalyste silencieux et taciturne se voit contredite par la pratique des séances à durée variable introduites par Jacques Lacan. Par ailleurs, son humour acéré ainsi que sa description sarcastique des sociétés analytiques de son temps ont marqué les esprits.
Le parcours d’une analyse, nous le savons avec Lacan, va du tragique au comique. Toutefois – et fort heureusement – nous pouvons faire la rencontre du comique tout au long de l’expérience analytique. Si, côté analysant, l’humour est une défense, que dire de certaines interprétations humoristiques de l’analyste qui provoquent des éclats de rire ou bien un « visage de bois2 » chez l’analysant ? L’humour de l’analyste n’est jamais moquerie. Toujours pris dans le transfert, il tend à faire tomber les défenses, en confrontant l’analysant aux masques dont se revêt son désir. Il s’agit d’une comédie calculée qui vise à toucher juste la vérité menteuse du symptôme, dévoilant ainsi le réel contre lequel le parlêtre bute.